Culture
Pour son nouveau numéro , la revue Michel "mouille le maillot"
17/06/2025
paru le 13/11/2023 par
Rédacteur en chef
Après la Nouvelle Aquitaine et la Bretagne, Coastsnap sera bientôt disponible sur le littoral Normand dans le département de la Manche. Cette installation initiée par un scientifique Australien comprend un boîtier inox, dans lequel tout à chacun peut glisser son smartphone et prendre un cliché, « une photographie du trait de côte dans la même direction de la plage, à partir d’un même point et d’un même angle », explique Marion Claire chercheuse au Conservatoire des Arts et Métiers (CNAM) de Cherbourg. En utilisant la photogrammétrie, une technique qui consiste à effectuer des mesures fiables à partir de photographie, les scientifiques peuvent comprendre et prévoir ce que sera le littoral de demain face au recul du trait de côte. « Connaître la pente de la plage, la marée et la houle sur place et les points remarquables du paysage géoréférencés sont des paramètres dynamiques essentiels au traitement des images prises par le public », précise la chercheuse du CNAM.
Alors que le site de Tatihou sert pour l’instant d’expérimentation à l’installation, le Cnam envisage d’autres stations Coastsnap notamment à Pirou et Créances. « Beaucoup de communes de l’ouest du département sont touchées par le phénomène d’érosion » rappelle Marion. Des zones sensibles qui nécessitent d’être passantes avec du public et que les communes gestionnaires aient donné leurs accords. « Il y a des discussions entre le département et les communes. Pour l’instant tout le monde conçoit favorablement à cette initiative . Des demandes d’autorisation du Conservatoire du Littoral et de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) sont aussi nécessaires pour ne pas interférer avec l’intérêt paysager d’un site » ajoute la responsable du CNAM
Une photo de plage prise tout au long de l’année est un moyen de suivi précieux pour les scientifiques. Le projet Coastsnap est un outil participatif simple et accessible à tous. Une manière de sensibiliser le grand public aux conséquences du recul du trait de côte. « On va traiter tous les clichés et en extraire l’information pertinente, pour les restituer tous les 3 mois aux utilisateurs » explique la scientifique du CNAM. Les communes concernées par l’érosion et le département de la Manche sont aussi engagés dans le partage de ces informations. « Qu’on soit promeneur du littoral, pêcheur à pied, qu’on soit propriétaire d’une habitation sur la côte ou gérant d’un camping, on sera tous confrontés au littoral de demain » conclut Marion Claire.