Invisible à l’œil nu, la montée des eaux ne se perçoit pas au quotidien. Ce sont des dizaines d’années de mesures scientifiques qui ont permis d’évaluer le niveau moyen des océans. Depuis 1880, les mers sont remontées de 22 cm soit une vitesse moyenne de 1.6 mm par an. On assiste à une accélération de cette montée depuis les années 1960. Selon le rapport 2021 du Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), cette vitesse est passée à 3.7 mm par an entre 1993 et 2013, soit deux fois plus que celle observée sur tout le 20e siècle.

La température de la planète ne cesse d’augmenter sous l’effet de l’action de l’Homme. Depuis le début de la révolution industrielle, l’homme produit beaucoup de CO2, ce qui a renforcé les flux naturels entrant et sortant de l’atmosphère. Le CO2 est un gaz à effet de serre (GES) qui absorbe le rayonnement infra-rouge émis par la surface terrestre. L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère est l’un des facteurs à l’origine du réchauffement climatique. La société industrielle qui s’est mise à brûler du charbon, du pétrole puis du gaz pendant toute la durée du 20e siècle, a favorisé l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. En conséquence, des températures atmosphériques qui ne cessent d’augmenter, une fonte de la calotte glacière, et les océans qui se dilatent entraînant une élévation du niveau de la mer.

L'augmentation de la température atmosphérique contribue à l'accélération de la fonte des glaciers et calottes polaires. Ce surplus d'eau continentale se transfert dans les océans et engendre une augmentation du niveau de la mer. Dans son rapport de référence de 2021, le GIEC a estimé que, dans le pire scénario d'émissions de gaz à effet de serre, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland contribuerait à hauteur de 18 cm à l'élévation du niveau de la mer d'ici à 2100. Les glaciers ou calottes glacières concentrent près de 70 % de l’eau douce de la planète, sous forme solide, une importance capitale pour le maintien de la vie sur terre.

Il existe un autre phénomène plus méconnu, appelée la dilatation thermique de l’eau. Sous effet de la chaleur, les molécules d’eau s’agitent, s’éloignent les unes des autres et prennent ainsi plus d’espace. Pour une même quantité d’eau, l’eau chaude occupe un volume supérieur à l’eau froide. Cette dilatation n’est pas anecdotique puisqu’elle représenterait entre 30% et 50% de la hausse globale du niveau de la mer.