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Montée des eaux / Causes et facteurs

La fonte des pôles glaciers "de futures bombes climatiques" rapporte Olivier Poivre D'Arvor

Olivier Poivre d’Arvor, l’Ambassadeur de France pour les pôles et les enjeux maritimes, revient d’une mission en antarctique organisée par l’institut Polaire Français Paul Emile Victor. Dans un article paru dans Le Monde du 3 février, l’écrivain s’inquiète « de la menace que la fonte des glaces fait peser sur l’humanité. » Un impact climatique qui pourrait voir les niveaux des mers s’élever au minimum de 2 mètres à la fin de siècle, avec des conséquences dramatiques sur les populations vivant sur les zones littorales.

Par Nicolas Vignot
Paru le 11/02/2024

l'antarctique , une future bombe climatique

Une "future bombe climatique" s’inquiète Olivier Poivre d’Arvor dans son article paru dans Le Monde. « Toutes les récentes études scientifiques disent la même chose : les pôles comme les glaciers, sentinelles du climat, châteaux d’eaux en voie d’effondrement, sont devenus de véritables bombes climatiques ». L’Ambassadeur de France pour les pôles et les enjeux maritimes revient d’une mission en antarctique organisée avec l’Institut Polaire français Paul-Emile Victor. Selon les données des chercheurs des bases scientifiques de Concordia et Dumont-D’Urville, la banquise a connu en 2023 sa plus faible surface de toute l’histoire des relevés. Outre les conséquences sur la biodiversité, notamment les manchots empereurs qui cette année ont été décimés par la fonte précoce de la banquise antarctique, ce sont les conséquences directes sur la population vivant sur les zones littorales. L’antarctique, un continent plus grand que l’Europe et qui constitue la plus grande réserve d’eau douce de la planète, de l’ordre de 70 %, « montre des signes de plus en plus préoccupants » signale Olivier Poivre d’Arvor. « D’énormes glaciers se détachent, grands comme dix fois la taille de Paris, et qui s’apprêtent à contribuer à une fatale hausse du niveau de la mer » La fonte de la totalité des glaces de l’antarctique représenterait une élévation de 60 mètres du niveau de la mer. Si l’on peut concevoir que ce la prendra du temps, Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (giec) n’a de cesse d’évaluer ses prévisions. L’océan se sera élevé au minimum de deux mètres à la fin de ce siècle, en raison du réchauffement thermique des eaux et par la fonte des pôles. « Plus d’un milliard d’individus seront atteints par la montée des eaux » souligne l’Ambassadeur de France pour les pôles. De nombreuses nations insulaires du pacifique, ou de zones littorales très peuplées comme en Chine, Bangladesh, Indonésie, Etats unis, en Europe et en France seront submergées. Les glaciers qui sont aujourd’hui au nombre de 200 000 sur tous les continents auront pour moitié disparu. Un autre milliard d’humains seront alors privés d’eau, d’électricité ou d’activités agricoles pour se nourrir. Un scénario catastrophe annoncé, dont les gaz à effet de serre ont une lourde responsabilité pointe l’auteur de l’article. « Seul un plan de sortie, coûte que coûte, à l’échelle mondiale, des énergies fossiles pourrait ralentir sinon empêcher cette catastrophe » assène-t-il « Les pôles sont surchauffées, l’océan est en colère, malade plastique, gavé de co2, et nous continuons, enfants capricieux, à sautiller joyeusement sur la fine couche de glace qui cèdera bientôt sous le poids de notre coupable insouciance » conclut-il.

Inéluctable point de bascule ?

Même dans un scénario ou les émissions de gaz à effet de serre sont réduites et où le réchauffement reste dans les limites de l’objectifs de l’accord de Paris, à savoir 1.5 degrés Celsius, la fonte des glaces occidental devrait s’accélérer considérablement au cours des prochaines décennies selon une étude publiée le 23 octobre 2023 du Bristish Antartic Survey. « L’humanité a perdu le contrôle » avertissent les chercheurs du BAS, s’agissant du sort des plateformes de glace, ces gigantesques structures gelées flottant en marge de L’inlandsis principal, qui joue un rôle stabilisateur en retenant la dérive et la fonte des glaciers dans l’océan. Les chercheurs ont constaté, à l’aide d’une modélisation informatique, qu’une fonte plus rapide des plateformes glacières est déjà inévitable dans les prochaines décennies en raison du réchauffement des océans. Kaitlin Naughten du British Antartic Survey, qui a publiée dans la revue Nature Climate Change, s’est intéressée au processus de fonte par les eaux océaniques du dessous des plateformes glacières flottantes de la mer D’Amundsen, située sur la côte ouest de L’Antarctique. Même dans les meilleurs des cas, le réchauffement des océans pourrait s’avérer trois plus rapide au 21e siècle qu’au 20e siècle. L’antarctique a déjà connu une perte de glace accélérée au cours des dernières décennies et les scientifiques ont déclaré que la calotte glaciaire de l’antarctique occidental contient suffisamment d’eau pour élever le niveau des océans de plusieurs mètres, et pourrait atteindre "un point de bascule Climatique". Sources Water Guette / AFP

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