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En Amérique du Sud, les data centers rattrapés par la sécheresse révèle un reportage d'Arte

La rédaction,
Le 16/11/2025

Les datas centers  en partie responsable d'aggraver les sécheresses  au Chili

Les datas centers au Chili accentue la pression sur la ressource en eau face aux sécheresses répétées. ( Photo Adriana Abril) Les centres de données, qui alimentent notamment les technologies d’intelligence artificielle comme ChatGPT, nécessitent d’importants volumes d’eau pour leur refroidissement. Un documentaire diffusé sur Arte met en lumière les conséquences de cette industrie en expansion. Il montre comment l’implantation de data centers dans plusieurs régions du Chili accentue la pression sur les nappes phréatiques, dans un pays où les droits d’eau sont en grande partie privatisés et où la ressource est déjà extrêmement rare.

Un milliard de litres par an

Cette pression est bien réelle. À Cerrillos, au sud-est de Santiago, Google projetait son plus grand centre de données d’Amérique latine, pour un investissement d’environ 200 millions de dollars. Une large part de la structure devait être consacrée au refroidissement. L’entreprise exploite déjà un centre dans le nord de la capitale, mis en service en 2015, qui consomme environ cinquante litres d’eau par seconde — soit près d’un milliard de litres par an, l’équivalent de 285 piscines olympiques. De tels volumes interrogent dans un territoire marqué par plus d’une décennie de sécheresse. Selon Reuters, un tribunal environnemental chilien a d’ailleurs suspendu en janvier l’autorisation du projet, exigeant une évaluation renforcée des impacts hydriques. Sous la pression sociale et judiciaire, Google a finalement annoncé qu’il renoncerait au refroidissement par eau pour adopter un système par air, plus coûteux mais beaucoup moins gourmand en ressources. Les collectifs écologistes y voient une victoire symbolique et un précédent dans la régulation des infrastructures numériques.

L'Uruguay, un scénario comparable

L’Uruguay connaît un scénario comparable. Le projet dévoilé par Google en 2019 prévoyait près de 2,7 milliards de litres d’eau par an. En 2023, le pays faisait face à une crise sévère d’eau potable à Montevideo. Les mobilisations citoyennes ont conduit à une révision du projet, désormais lui aussi basé principalement sur un refroidissement par air. Google affirme adopter dans chaque pays une approche visant à réduire l’impact climatique de ses centres et à gérer l’eau de manière responsable. Le documentaire d’Arte rappelle toutefois que la montée en puissance de l’intelligence artificielle s’appuie sur une ressource hydrique de plus en plus disputée. Source Arte reportage À lire aussi:

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