Gestion de l'eau
L'appellation "Eau minérale naturelle" ne coule plus de source ?
22/05/2025
paru le 24/01/2025 par
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Comment évalue-t-on la consommation d'eau ? Pour estimer la consommation à partir des prélèvements, le Service des Données et Etudes Statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique applique des facteurs de consommation aux prélèvements des quatre grands secteurs : la production d'eau potable, les usages industriels et agricoles, ainsi que le refroidissement des centrales nucléaires. La consommation des canaux est, quant à elle, considérée comme nulle. La consommation finale d'eau, tous usages confondus, est estimée à plus de 4,4 milliards de mètres cubes par an. Toutefois, si l'on intègre les retenues artificielles, qui ne sont pas encore prises en compte faute de données disponibles, "cette consommation pourrait atteindre 5,4 milliards de mètres cubes ", selon France Stratégie.
L’eau est une ressource essentielle dont la consommation varie en fonction des secteurs d’activité et des territoires. En France, l’eau consommée correspond à la part de l’eau prélevée qui n’est pas restituée aux milieux aquatiques. Sa répartition diffère sensiblement de celle des prélèvements et varie selon les usages et les régions. L’agriculture est le premier secteur consommateur d’eau en France, représentant 57 % de la consommation totale. Elle est suivie par l’eau potable (26 %), utilisée pour les besoins domestiques et collectifs, le refroidissement des centrales électriques (12 %) et les usages industriels (5 %). ( sources Sdes) La consommation d’eau varie également en fonction des bassins hydrologiques :L’eau consommée est majoritairement attribuée à l’agriculture dans les bassins Adour-Garonne (80 % du total consommé), Loire-Bretagne (59 %) et Rhône-Méditerranée (56 %).L’eau potable est la principale utilisation en Artois-Picardie (59 %) et en Seine-Normandie (53 %).La production d’électricité représente une part significative de la consommation en Rhin-Meuse (36 %). (sources Sdes)
Parmi les plus gros consommateurs d’eau en France, le secteur agricole s’impose comme le principal utilisateur. Comme l'indique France Stratégie dans son rapport, "les consommations d'eau dépendent du système d'irrigation : la micro-irrigation, l'aspersion et l'irrigation par gravité". Certaines cultures, telles que le maraîchage, l'arboriculture, ainsi que les grandes cultures d'été comme le soja et le maïs, nécessitent un apport en eau important. D'autres cultures, comme le sorgho et le tournesol, requièrent moins d'eau et se contentent d'une irrigation d'appoint. Par ailleurs, certaines cultures, comme le blé, ont besoin d'eau à des moments spécifiques de leur cycle, en fin de cycle pour le blé et en début de cycle pour le colza. France Stratégie souligne également que "certaines cultures sont irriguées pour accroître leur rendement et répondre à une demande du marché ", comme c'est le cas pour la pomme de terre. Cependant, la consommation d'eau est particulièrement élevée en été, une période où la disponibilité de la ressource est la plus faible. Cela engendre souvent des tensions locales sur cette ressource et peut provoquer des pénuries temporaires. De plus, selon les projections de France Stratégie, "la consommation d'eau pour l'irrigation devrait augmenter considérablement, voire doubler, à l'horizon 2050.
Info + En 2020, l’aspersion reste le mode d’irrigation le plus répandu en France, couvrant près de 87 % des surfaces irrigables. Cette méthode se décline en plusieurs systèmes : l’enrouleur, la rampe et le pivot. Elle est suivie par la micro-irrigation, représentant 8 % des surfaces irriguées. Cette technique, plus précise et économe en eau, est principalement réservée aux cultures à forte valeur ajoutée telles que les vergers, les vignes, les cultures maraîchères et florales, ainsi que les cultures sous serres. Enfin, l’irrigation de surface concerne seulement 5 % des surfaces irrigables et est une spécificité du sud de la France. Elle fonctionne par gravité grâce à un réseau de canaux et de rigoles.
"Les ménages jouent un rôle central dans la consommation d’eau potable en France." Selon l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement (2020), la consommation d’eau potable destinée aux usages domestiques est estimée à 149 litres par jour et par habitant, soit une moyenne annuelle de 54,3 m³ par personne. Cette consommation représente environ les deux tiers de la production totale d’eau potable en France. Elle couvre des besoins essentiels tels que l’alimentation, l’hygiène, le nettoyage et l’arrosage des jardins. Les volumes d'eau consommés par habitant varient fortement selon les régions. Dans le sud de la France, la consommation est plus élevée en raison des facteurs climatiques et de l'impact des piscines privées. Ces territoires connaissent également une forte affluence saisonnière, notamment sur le littoral du sud-ouest et du sud-est, ce qui accroit la demande en eau potable durant certaines périodes de l'année. Les départements d'outre-mer, notamment la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion , affichent eux une consommation domestique supérieure à la moyenne. Cette situation s'explique par plusieurs facteurs: le développement résidentiel et la pression démographique. L'arrosage extérieur, est particulièrement répandu à la réunion.
Les industries les plus gourmandes en eau en France sont les industries de transformation. Parmi elles, on retrouve : l'agroalimentaire, la chimie de base, la production de fils et de fibres synthétiques, l’industrie du papier et du carton, la métallurgie, la parachimie et l’industrie pharmaceutique. Ces secteurs totalisent une grande partie de toutes les consommations industrielles d'eau non restituée. Ils utilisent l'eau pour divers processus industriels tels que le refroidissement, le nettoyage, la transformation des matières premières, ou encore comme solvant pour certaines réactions chimiques. La qualité de l’eau utilisée varie selon les besoins spécifiques des industries : les industries agroalimentaires ont besoin d’eau potable pour garantir la sécurité et la qualité des produits destinés à la consommation humaine. De son côté, l’industrie électronique exige une eau très pure pour la fabrication de composants électroniques sensibles, comme les puces. Dans d’autres cas, comme pour certains procédés industriels de nettoyage ou de refroidissement, une eau usée ou de qualité moindre peut être suffisante. Ainsi, chaque secteur a des exigences spécifiques en matière d’eau, ce qui implique des stratégies de gestion et d’approvisionnement adaptées. ( source le centre d'information de l'eau)
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