Gestion de l'eau
PFAS : l’ANSES plaide pour une surveillance nationale intégrée
22/10/2025
Dans le département de la Manche , à La GLacerie, commune déléguée de la ville de Cherbourg-en-Cotentin, la pollution de l’eau aux PFAS alarme toujours les habitants. Dans une lettre ouverte, des élus de la Coopérative Citoyenne demandent à la communauté d'agglomération, des réponses claires et appellent à un échange public accompagné d’une enquête sanitaire.
Par Nicolas Vignot
Paru le 25/08/2025
Dans une lettre ouverte adressée à Christèle Castelein, présidente de la communauté d’agglomération du Cotentin, deux élus de la Coopérative Citoyenne, Yvonne Pecoro et Nicolas Vivier, dénoncent une communication insuffisante et réclament l’organisation rapide d’une réunion publique. "L’eau est un sujet d’intérêt général. Les abonnés doivent avoir l’occasion de s’exprimer et de recevoir des réponses au cours d’un échange public", écrivent-ils. À La Glacerie, la contamination de l’eau potable par les PFAS continue de susciter de fortes inquiétudes. Depuis le 6 août 2025, un secteur de la commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin est concerné par une interdiction d’usage de l’eau pour les personnes vulnérables, après la détection de taux de "polluants éternels" largement supérieurs aux normes.
La lettre rappelle que dès 2019, deux forages de l’Asselinerie affichaient déjà des taux élevés de contamination. À l’époque, l'Agence Régionale de Sante (ARS) avait fixé une valeur sanitaire maximale de 180 ng/l pour le PFOS. Les autorités avaient estimé que, par dilution avec le troisième forage, la limite n’était pas dépassée. Mais aucun suivi spécifique n’a été mis en place. En janvier 2023, l’entrée en vigueur d’une norme plus stricte, 100 ng/l pour la somme de 20 PFAS, aurait dû, selon les signataires, "entraîner automatiquement une vigilance renforcée". Ce n’est pourtant qu’en février 2025 que de nouvelles analyses ont été conduites, révélant des dépassements massifs. L’information aux habitants n’est intervenue que fin juin. Aujourd’hui, les restrictions d’usage ne concernent officiellement que les personnes dites vulnérables. Pour les deux élus, cette limitation est problématique : "Certains abonnés restent exposés à une dose hebdomadaire largement supérieure à la valeur tolérable fixée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments." Ils demandent également une étude épidémiologique afin d’évaluer d’éventuelles conséquences sanitaires d’une exposition prolongée.
Info+ Dès 2011, une étude du Laboratoire d’hydrologie de Nancy (Anses), intitulée " Campagne nationale d’occurrence des composés alkyls perfluorés dans les eaux destinées à la consommation humaine ", commandée par le ministère de la Santé et que Water Guette s’est procurée, mettait en évidence la présence de PFAS dans l’eau potable. Si la connaissance scientifique s’est affinée depuis, ce rapport confirmait déjà l’existence d’une contamination diffuse en France.
La lettre ouverte pointe aussi des anomalies dans le respect des zones de protection autour des forages, malgré une Déclaration d’Utilité Publique datant de 2016 qui impose des règles strictes. Les représentants de la Coopérative Citoyenne réclament la publication des résultats d’une étude confiée en 2022 à Suez Consulting, dotée de 84 000 €, sur l’aire d’alimentation des captages de l’Asselinerie. Enfin, ils appellent à "une impulsion politique forte " pour sortir de la crise et demandent à la communauté d’Agglomération du Cotentin de prendre rapidement des mesures significatives, à commencer par une réunion publique de clarification.
Gestion de l'eau
PFAS : l’ANSES plaide pour une surveillance nationale intégrée
22/10/2025
Gestion de l'eau
PFAS: à Cherbourg, quand les normes supplantent la santé publique
31/08/2025
Gestion de l'eau
PFAS dans l'eau potable: l'agglomération de Cherbourg boit la tasse..
08/08/2025