Océan
Le climat est "Notre Affaire à Tous"
10/12/2025
Au 1ᵉʳ décembre, la recharge hivernale des nappes a débuté, mais de manière inégale. Si certaines réagissent déjà aux pluies récentes, d'autres restent nettement déficitaires après plusieurs années de sécheresse. Le BRGM appelle à un hiver durablement arrosé pour espérer un retour à des niveaux plus sûrs, alors que la pression sur la ressource demeure élevée dans plusieurs régions.
Par Nicolas Vignot
Paru le 12/12/2025
Au 1ᵉʳ décembre, les nappes phréatiques amorcent leur recharge hivernale, mais le redressement reste fragile. Selon le dernier bilan du BRGM, la situation demeure très contrastée : si les nappes réactives répondent déjà aux pluies de novembre, les nappes profondes restent largement déficitaires après deux années marquées par une succession de sécheresses.
Dans une grande partie du nord, du centre ou du sud-ouest, les pluies récentes ont permis une remontée progressive des nappes superficielles. Ces aquifères, très sensibles aux épisodes pluvieux, montrent une dynamique encourageante, même si leurs niveaux demeurent souvent inférieurs aux normales de saison. "La recharge a commencé, mais rien n’est acquis", rappelle l’établissement public. La situation est plus préoccupante pour les nappes dites captives, qui réagissent lentement et ne bénéficient pas immédiatement des précipitations. Dans le bassin aquitain, le couloir Rhône–Saône, une partie du sud-ouest et du pourtour méditerranéen, les niveaux restent bas à très bas, signe d’une fragilité durable. La lenteur de remplissage de ces systèmes profonds laisse craindre que certains secteurs ne retrouvent pas un niveau satisfaisant avant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Ce sont des nappes situées près de la surface, souvent dans des alluvions, du sable ou du gravier.
-Elles réagissent rapidement aux pluies. -Leur niveau monte ou baisse en quelques jours ou semaines. -Elles sont sensibles aux épisodes météo (pluies, sécheresse). -Elles alimentent souvent les rivières et sources de surface.
Les nappes du Nord, de la Bretagne, du Bassin parisien, du Sud-Ouest. En résumé : ce sont les nappes qui “respirent” vite. Dès qu’il pleut, elles se rechargent… et dès qu’il fait sec, elles s’effondrent.
Ce sont des nappes situées en profondeur, protégées par des couches imperméables (argile, marnes).
-Elles mettent des mois ou des années à réagir à la pluie. -Leur recharge est lente, car l’eau met du temps à traverser toutes les couches géologiques. -Elles servent souvent à l’eau potable, car elles sont mieux filtrées. -Quand elles sont en déficit, il faut longtemps pour les rétablir.
Les nappes profondes du Bassin aquitain. Les nappes du couloir Rhône–Saône. Certaines nappes du pourtour méditerranéen. En résumé : ce sont des “réservoirs lents”, difficiles à recharger, et essentiels pour l’eau potable.
Au niveau national, 68 % des points suivis sont en hausse, mais cette dynamique positive est tempérée par l’ampleur des déficits accumulés depuis 2022. Les années successives de sécheresse, combinées à une forte pression sur la ressource, ont affaibli les aquifères les plus sollicités. Le BRGM insiste sur la nécessité d’un hiver durablement pluvieux pour permettre un retour à l’équilibre. Dans le sud du pays, et particulièrement en zone méditerranéenne, la vigilance reste de mise. Les pluies automnales y ont été insuffisantes pour inverser la tendance. Les nappes qui alimentent de vastes territoires agricoles ou touristiques demeurent parmi les plus sensibles au moindre retard de recharge. L’hiver qui s’ouvre sera donc déterminant. Sans un apport constant et soutenu, les tensions pourraient réapparaître dès le printemps, avec des conséquences potentielles sur l’eau potable, les milieux naturels et les usages agricoles. Un nouveau test pour une ressource sous pression permanente. À lire aussi
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